Kee-Tea RHA nous propose une installation qui raconte une double expérience de vie : d’abord le métier de cuisinier pratiqué pendant plusieurs années et où il noue contact avec la chair animale (viande ou poisson), qu’il observe, manipule, découpe puis prépare pour devenir nourriture. Ensuite, il y a le geste de ressaisir cette expérience et de se l’approprier dans la sphère de l’art. A l’aune de sa formation céramique il découvre une intime parenté entre la chair et l’argile : toutes deux matières flexibles et mémorielles, à la fois structurées et molles, vivantes et morbides. La porcelaine juste dégourdie (cuisson à 980°) est la partenaire choisie, à la fois tendre, poreuse et souple. Sa blancheur magnifie les lignes de force, sans laisser place à l’anecdote. Des modules virtuoses dessinent un paysage abstrait qui se déplie devant nous. Pourtant, l’artiste prétend nous montrer de la chair vulnérable, des structures osseuses, ou des peaux suspendues à des crocs, mais peut-être est-ce seulement l’antre d’un boucher métaphysique. L’art « e cosa mentale », la sentence intemporelle se trouve sobrement confirmée.


Dans le cadre de Festival Européen des Arts Céramiques Terralha 2019

Sans titre, 2019

Porcelaine, grès, tissu, métal, fil d’acier

cuisson 1280 °C et 980 °C pour sigilée

Sans titre, 2019

Porcelaine, métal, tréteaux en bois

cuisson 980 °C

Sans titre, 2017

Porcelaine

cuisson 980 °C

Sans titre, 2019

Porcelaine, grès

cuisson 1280 °C et 980 °C pour sigilée

Sans titre, 2017

Grès

cuisson 980 °C pour sigilée

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